Pantun Sayang a rencontré celle qui signe volontiers « l’expatriée » dans une maison rouge, une maison malaise traditionnelle de la côte est de la Malaisie, là où le parfum chaud de la cire de batik assouplit le temps et avive les mémoires. Et le parcours et le travail de Catherine Delmas, du Qatar au Terengganu, des sables du Qatar à la jungle de la Belle Malaya, a suscité de vifs échos en nous, de notre premier Concours sur le thème du batik jusqu’aux chants colorés des artistes malaisiens – en passant bien sûr par Henri Fauconnier : des yeux pour regarder, mais aussi des oreilles pour écouter d’autres mondes, une piste qui reste bien alerte, en Pantounie… Mais laissons la place à ce que Catherine Delmas dit d’elle-même.
Georges Voisset
De mon séjour en Malaisie, j’ai retenu une leçon, on peut vivre avec presque rien, mais on ne peut pas vivre sans sa famille ni sans amis, je me retrouve face à d’authentiques fantômes personnels, ombres de mes peurs.
Mes journées vont varier d’un paysage de jungle puis de mer, où animaux sauvages et flore exubérante stimulent ma curiosité….
Peindre ne suffit plus pour m’exprimer, ma plume se lance dans la rédaction de Pantouns, avec un plaisir sensuel. Les mots se mêlent au médium, prennent les couleurs du mélange, fusionnent avec le tableau.
Je vis dans un conte, sur une planète ocre et verte d’une odeur sauvage où les animaux se déplacent discrètement, jouent à cache-cache, s’approprient le décor sans crainte. Il me faut de longs mois avant de les voir, et encore d’autres longs mois pour comprendre les risques.
Sur un chemin bellement arboré à la sortie d’une large courbe, dans un dernier rayon de soleil, elle scintille à la lumière du soir, celle qui sera mon havre atelier et port d’attache de longues années.
La technique des batiks, oeuvre d’art sur étoffe, me fascine, une autre vie s’ouvre devant moi, je vais à la rencontre de ces artistes étonnants.
J’ouvre le livre plein d’images et me perds dans des rêves colorés.
Catherine Delmas Lett
Paka le 13/07/2020